L’annonce a résonné comme un coup de tonnerre au sein de l’Astérion. Anuncia ruun-Aysun et Amaro Arundhani, tous deux candidats à l’élection basiléale, ont officialisé leur union — à la vie comme sur la scène politique. Cette alliance rebat les cartes du scrutin et pourrait marquer un tournant majeur dans le paysage étatique d’Asgartha..

“Comme une Concorde retrouvée.” C’est par ces mots qu’Anuncia ruun-Aysun a clos son discours dans l’hémicycle, tandis qu’Amaro Arundhani acquiesçait discrètement derrière elle. Nul doute que cette décision inattendue fait figure de trait d’union entre les fervents partisans de l’Effort de Redécouverte et une partie de ses détracteurs. “L’effort demandé au peuple ne doit pas avoir été vain”, avait-il déclaré plus tôt, en préambule à la prise de parole de sa future épouse. “Car défaire ce qui a été accompli serait alors une pure perte. Il est cependant essentiel que la population d’Asgartha soit la première bénéficiaire de l’Effort de Redécouverte. Sans quoi, l’initiative tout entière ne serait qu’un caprice narcissique, un exploit orgueilleux et stérile”, avait-il conclu sans sourciller.

“Ce qu’elle n’a jamais été”, avait-elle aussitôt ajouté. Arundhani lui a alors cédé la place sur l’estrade, et la jeune femme s’est adressée aux dignitaires de l’Astérion d’une voix claire et assurée : “L’unité du peuple : c’est ce qu’un Basileus ou une Basilissa se doit d’incarner. Cette charge exige d’entendre toutes les voix, de considérer toutes les opinions, aussi discordantes soient-elles. Il ou elle doit écouter, et bâtir des ponts plutôt que des murs. Asgartha se doit d’être unie, de réparer ses fractures.” Dans un geste empreint de tendresse, ruun-Aysun a alors pris la main de son futur conjoint. “Pour la première fois de notre histoire, nous vous proposons de voter pour un couple, plutôt que pour un individu. Un Basileus et une Basilissa, ensemble pour défendre le peuple, plutôt que de se déchirer. Il y aura certainement des disputes, des divergences — comme dans tout ménage. Mais il y aura aussi des compromis, des réconciliations. Car Asgartha est comme une maison : tous ceux qui y vivent font partie de la même famille. Ce que nous vous proposons, c’est d’avancer à nouveau, main dans la main.”

D’un point de vue strictement politique, cette décision semble être le fruit d’une stratégie mûrement réfléchie. Les deux candidats bénéficient de soutiens puissants, et nul doute que leurs agendas respectifs s’accorderont autour d’une position commune. Mais alors que les élections approchent, ce choix se double aussi d’un pari sociétal risqué, dans un contexte fortement polarisé. Prise de risque gagnante ou désaveu annoncé ? Les votes parleront d’eux-mêmes.