Comme je m'en doutais, la confrontation avec l'Affamé a été ardue pour de nombreux Exalts, d'autant qu'elle a directement suivi les événements déjà éprouvants de Caer Nilam. Malgré leurs déclarations rassurantes sur leur état de santé, j'ai dû solliciter des renforts en Asgartha pour préserver leur moral et leur bien-être général. Même si c’est bien peu, un nouvel Exalt a néanmoins été mobilisé par le Tagmata pour nous prêter assistance. Je devrais déjà m'estimer heureuse de cette allocation, quand on sait que les Exalts restés en Asgartha sont normalement dévolus à la protection de la péninsule, ou bien encore en formation. Pour autant, nous ne sommes pas entièrement démunis. Des Chimères ont été trouvées au sein de Caer Oorun et de Caer Nilam, et les Muna ont été pétitionnés de recourir au Musubi... Par ailleurs, on raconte qu'un Exalt non répertorié est déjà présent à bord du Wayfarer. Il va me falloir creuser la question pour l'inviter à participer à l'effort commun, si sa présence n'est pas déjà un signe fort de sa volonté d'intégration aux Corps.

Sofia
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D'après les nombreux témoignages archéologiques glanés durant nos incursions, les historiens du Sanctum s'accordent à dire qu'une grande cité existait ici avant la Confluence, en lieu et place de la Cité des Sages. Elle se nommait alors Serdica ou Sofia, et sa topographie n'avait rien à voir avec l'actuelle. Les théoriciens Yzmir disent que la Sève serait responsable de son éveil en tant que conscience, l'identifiant comme un "fluide vital" capable de donner la vie. Et en effet, la Sève coulait abondamment dans la Cité des Sages. Comme le sang approvisionne les organes, les circuits de Sève diffusaient cette énergie partout, alimentant les éclairages publics et les systèmes de ventilation, faisant fonctionner ses machines... L'âme de Sofia s’était manifestée sous la forme d'une jeune enfant, comme façonnée de lumière dorée. Elle semblait joyeuse, facétieuse et curieuse de tout. Rien à voir avec le comportement qu'elle exhibait sous les traits de l'Affamé. Les historiens Ordis auraient souhaité ouvrir un dialogue avec la fillette, pour en savoir plus sur elle, sur la Cité et ses habitants. Cela n’est plus possible, désormais. Dans d’autres circonstances, on aurait peut-être pu la voir se promener sur les toits, à la nuit tombée, illuminant les environs de sa lueur intrinsèque. Mais la destruction des blocs mémoriels a mis un terme à son existence. Quoi qu’il en soit, des contingents ont été définis pour tenir l’avant-poste relais, qui se développe désormais à vue d'œil. Sofia, car tel est désormais son nom, a été placée sous la bonne garde des Bravos, chargés de sa sécurité, et des Muna, qui s’assureront de son bon approvisionnement en vivres.

Le Signal
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Mais la plus grande préoccupation actuelle reste le choix cornélien qui s'offre à nous. Continuer sans tarder vers le nord-ouest, vers cette Avalon qui semble être la prochaine étape de notre voyage ? Ou bien s'autoriser un détour par le sud-ouest ? Lorsque l’Affamé a été éradiqué, une colonne de lumière a émané de l’entité agonisante. Pendant de longues minutes, elle a jailli de l'Œil du Corbeau et illuminé le ciel nocturne, écartant même les nuages pour monter jusqu'au firmament. C'est avec stupeur que nous avons vu, à l'horizon, un second pilier lumineux s'élever dans le ciel, à des centaines de kilomètres de distance. Depuis, il continue de briller sans interruption, comme un phare. Certains de mes conseillers pensent qu'il s'agit d'une invitation, d'une main tendue. D'autres, que c'est forcément un piège. Mais cette lueur est peut-être la preuve de la survie d'une autre communauté humaine ou, a fortiori, d'un être similaire à Sofia. Seul hic : il y a entre nous et la source du signal une tempête de Tumulte qui n'a jamais montré le moindre signe d'affaiblissement, depuis que les Flèches du Nilam se sont mises à l'observer. Et les courants qui l'agitent sont tels que même les Exalts auront du mal à y subsister...

Journal de bord de Temera Singh,
Grande Amirale des Corps expéditionnaires
393 AC, 17 septembre