Halua

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  • 13 novembre 2025

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5 minutes

393 AC

MÉMO : Léviathan - Raie Manta - Mer de Nuages

Introduction

Suite à l'Althing et la convocation des Fyrds Bravos, nos chercheurs ont rassemblé pour les assemblées de chasseurs toutes les données concernant le Léviathan nommé "Halua". Ce nom serait un mot d'origine polynésienne, dont la signification serait "embuscade" ou une idée similaire. Il a été choisi, selon les sources, en référence à son caractère agressif et à sa propension à privilégier des attaques surprises et sournoises.

Étude morpho-physiologique

D'après les observations opérées par différents témoins, le Léviathan possède toutes les caractéristiques de la Raie Manta (Manta birostris/Manta alfredi). Elle a des nageoires pectorales triangulaires, ainsi que des nageoires céphaliques de chaque côté de sa gueule. En termes de perception, elle dispose de deux yeux sur le côté de la tête. Enfin, elle possède deux nageoires dorsales à la base de la queue, qui lui offrent une grande manœuvrabilité aérienne. De plus, elle est affublée de cinq paires d'ouïes sur la face ventrale. Il est possible que sa queue soit dépourvue de squelette interne, mais elle présente une musculature suffisante pour constituer une arme en cas d'attaque. Sa gueule rectangulaire est orientée vers l'avant, et garnie de petits crocs très solides et acérés ; assez pour que l'abomination puisse briser en deux un bâtiment de la taille d'un destroyer d'un simple coup de mâchoire.

Outre son envergure qui avoisine le kilomètre, cette raie arbore une robe qui diffère de celle de ses congénères marins, dont la coloration et les motifs dépendent de son état émotionnel. Si sa face ventrale est moins pigmentée, elle peut s'agrémenter d'entrelacs rougeâtres. Sa face dorsale est quant à elle de teinte orangée, et on y trouve là encore des circonvolutions carmines et mouvantes, similaires à des nuages stylisés, ou aux taches d'encre d'un test de Rorschach. Dernier point, la créature se déplace à l'aide de mouvements simultanés de ses nageoires pectorales, qui propulsent l'air vers l'arrière et lui donnent son impulsion, et de ses nageoires caudales, dont elle se sert pour s'orienter. Il se peut qu'elle ingurgite de l'Aérolithe pour voler, comme une poule avale des cailloux pour l'aider à digérer. Sa vitesse de vol est phénoménale pour un tel mastodonte. Des simulations sont effectuées pour calculer sa célérité maximale, et des modèles sont élaborés pour visualiser les turbulences qu'il laisse dans son sillage.

Étude comportementale

La première théorie expliquait le comportement d'Halua sous l'angle de la territorialité. Mais il est désormais clair, à l'aune de nos relevés, que le Léviathan ne semble pas être cantonné à une seule région, ou à un habitat fixe. Il a déjà été aperçu dans les Quadrants Illyrien, Pélagonien, et Rhodopéen. Pire, les vigies interrogées rapportent même qu'il suit nos flottilles, comme s'il était en train de nous traquer... À l'heure actuelle, quatre attaques ont été officiellement répertoriées, mais il pourrait aussi être responsable de la disparition de deux vaisseaux de reconnaissance, qui n'ont pas donné de nouvelle depuis plusieurs jours. Le modus operandi est à chaque fois le même : une attaque éclair depuis une position dérobée, une incartade soudaine depuis le couvert des nuages... À chaque fois, ce sont des frappes rapides, aussi dévastatrices que minutieuses.

Pour autant, c'est l'acharnement dont il fait preuve qui nous pose question. Tous les Léviathans catalogués jusque-là, dans ces régions éloignées ou même au pays, suivent un instinct : Kacchena fait montre d'une territorialité manifeste, Garuda peut prendre en chasse les aérostats qui s'approchent de trop près, les identifiant comme une intrusion... Mais la façon dont Halua s'en prend délibérément à nos navires, avec zèle et de manière systématique, dénote avec toutes les observations passées. Ses attaques ne sont pas non plus liées, comme celles de Lucan, à la recherche de nourriture. Là où le Léviathan-Coléoptère cible exclusivement les cargaisons d'Aérolithe, Halua attaque sans distinction, autant les vaisseaux-cargos que les bâtiments militaires.

Première observation

12 octobre 393 - Quadrant Illyrien
Léviathan identifié - Raie Manta, nom de code "Hahalua".

Attaques répertoriées

17 octobre 393 - Quadrant Illyrien
3e escadre
Bilan humain léger
Avaries matérielles
Évacuation du kélonnier

20 octobre 393 - Quadrant Rhodopéen
8e escadre
Attaque évitée

21 octobre 393 - Quadrant Rhodopéen
Colonie forestière
Bilan humain léger
Destruction de la scierie Axiom et du camp éthologique Muna

23 octobre 393 - Quadrant Pélagonien
Carrière Axiom
Bilan humain lourd
Destruction des installations minières
Perte du VEA Sune et de deux airships de reconnaissance

De tous les Léviathans croisés au sein de la Mer de Nuages, Halua est clairement celui qui fait peser la menace la plus manifeste sur notre flotte. Nous recommandons donc, avec fermeté, la plus grande prudence vis-à-vis de cette créature et de ses attaques toujours plus appuyées. Nous préconisons de surcroît que tout déplacement de navire civil se fasse systématiquement en présence d'une escorte armée nommée à cet effet.

Les premières attaques du Léviathan nous semblent constituer un galop d'essai, dans le but de sonder nos défenses, et d'y trouver des failles.

— Comité Scientifique des Corps Expéditionnaires