Esmeralda

Je toque légèrement à la porte, et Itoro me fait signe d'entrer. Je pose la tisane bien chaude sur la table, et les tasses juste à côté, faisant bien attention à ne rien casser. Juju se met à voleter dans la pièce avant de se jucher sur le gouvernail. Je mets un doigt sur mes lèvres en le regardant sévèrement. C'est une réunion de grands, il ne faut pas les déranger. Puis je commence à servir tout le monde. J'apporte une tasse à la vieille Shauri, en tends une autre à Zenith, mais il la refuse. Tour à tour, je sers les Vénérables, avant de me tourner vers Esmeralda, notre nouvelle Bergère. En utilisant règle et compas, elle trace sur la grande carte un itinéraire vers la capitale. Je lui donne sa tasse, et elle la saisit, m'offrant un sourire en retour tout en me caressant la tête.

Je peux sentir les flux de Mana qui émanent de chaque Vénérable et alimentent l'Eidolon. C'est une dépense considérable de l'incarner ainsi en permanence, mais je sais que c'est une bonne chose. Toute ma vie, elle avait servi de bras droit à mon grand-père. Elle avait été là à chaque instant, pour le conseiller, pour l'épauler dans chacune de ses décisions. Elle était notre ancre, notre roc. Il n'y avait personne de mieux placé pour nous guider. Je lui souris alors qu'elle boit une gorgée de thé. Puis elle me montre le chemin que nous allons faire : d'Avesta, nous allons contourner le Fagn et traverser les Plaines d'Arami, avant de rallier Verbera et de traverser la Muir Concordia... Une fois à la capitale, elle demandera une audience auprès du Basileus, pour voir s'il accepte que l'Ouroboros participe aussi à l'Effort de Redécouverte. Et à cet instant, je sais que c'est le Vent qui parle à travers elle.

Esmeralda est l'un des protagonistes principaux du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Jeune gitane à la beauté magnétique, elle séduit et fascine Quasimodo, un bossu au grand cœur, l'archidiacre Claude Frollo, et le capitaine de la garde Phœbus de Châteaupers, dont elle s'éprend en retour. Mais sa beauté et sa naïveté vont causer sa perte, alors qu'elle est injustement condamnée au gibet pour pratique de la sorcellerie. Sa seule consolation aura été de retrouver sa véritable mère avant qu'on ne la conduise à l'échafaud.

FEN

381 AC