Épreuve du froid

Ingénieur

Personnage

Muna

Saskia, Naturaliste Rusée

Commun

Parasitisme ou symbiose, la vie trouve toujours un moyen d'éclore.

Je regarde mes pieds, honteuse, après avoir été sermonnée par la jeune naturaliste. Saskia continue de me dévisager d'un air sévère, pour bien s'assurer que j'ai compris la leçon. Oui, j'ai compris. Oui, j'aurais dû faire preuve de plus de jugeote. Invoquer Perséphone de la sorte, au mépris de l'écosystème, avait été une cruelle bêtise, qu'elle avait même qualifié d'erreur de débutant. Et je savais qu'elle avait raison. Je me mords les lèvres en repensant à ce que j'ai fait. Provoquer la fonte des neiges, sans penser au bien-être des espèces qui s'étaient établies ici... Je ne sais pas à quoi je pensais à ce moment-là. Est-ce que c'était à cause du mal du pays, et du fait que mon papa me manquait ? Je me fustige de nouveau. Je ne peux pas réfléchir comme si j'étais encore une enfant. Et je n'y peux rien, les larmes viennent embrumer mes yeux.

Saskia soupire et vient entourer tendrement mes épaules de ses bras. Étonnement, je me laisse faire. Je suis même heureuse de ce contact. Elle m'avait parlé des hakupopo, des autres espèces de ce qu'elle appelait le Peuple de l'Hiver. Le Storhvit avait retrouvé un semblant d'équilibre qu'il ne m'appartenait pas de changer et de mettre en péril. Je le voyais maintenant, j'avais causé cette disharmonie parce qu'intérieurement, je n'étais pas en euphonie avec moi-même. Elle caresse mes cheveux, et je me dis que c'est peut-être ça, la sensation d'une mère qui prend soin de sa fille. Tout ce que j'avais connu, c'était les mains calleuses de mon père. Un sanglot soudain me traverse en repensant à lui, et au fait qu'il me manque terriblement. Mais une pensée négative me tire de ma rêverie et de mon spleen. C'est de l'animosité, presque de la malveillance qui provient d'Orchid et qui cible Saskia. Je me relève, m'arrachant à son étreinte, me demandant si ma Chimère ne fait pas preuve de trop de jalousie...