Déblayeur Bravos

Je regarde autour de moi, et contemple l'étendue du désastre. La neige recouvre tout, presque à perte de vue. Il ne reste plus qu'un tapis blanc, là où les Altérateurs avaient façonné un chemin pour escalader le raidillon. Mais il n'y a pas de seconde à perdre, alors je me remets à chercher. J'enfonce ma sonde dans le manteau glacé, la sens s'enfoncer profondément. Puis je fais quelques pas et renouvelle l'opération. À nouveau, rien. Ça fait plus de cinq minutes qu'on est arrivés, dix que l'avalanche a eu lieu. Et les minutes continuent de défiler. Je transperce à nouveau l'épaisse couche de neige tassée, et sens soudain une résistance. J'ôte mon gant et siffle entre mes doigts. Presque immédiatement, Chaghagan arrive à mes côtés, une pelle à la main et ses lourds pas formant des sillons dans la neige. Je lui indique l'endroit où creuser, et continue la mission qui m'a été confiée.

La sonde s'enfonce encore et encore. Je remonte la pente, et jette parfois des coups d'œil furtifs en arrière. Chagha creuse. À quelques mètres au-dessus de nos têtes, l'Alter Ego de l'ingénieure Axiom pépie en tournant. Le temps semble suspendu, et en même temps, il s'écoule plus vite que les grains d'un sablier percé. Heureusement pour nous, il a pu larguer des balises pour nous indiquer grosso modo l'emplacement des victimes, sans quoi, elles auraient été condamnées d'avance. Chagha exhume enfin quelque chose. Un petit animal, semble-t-il, au poil blanc. Probablement une espèce endémique de la région. Je serre les dents pour m'empêcher de jurer. J'avais espéré tomber sur l'un des nôtres. Chaghagan attrape la bestiole qu'il a dégagée, en révélant une autre juste en dessous, qui s'ébroue. Je ne peux m'empêcher de sourire en apercevant sa tignasse rose, et me demande quel pari il a perdu pour devoir se les teindre de cette couleur...

BASIRA

393 AC