Lapin Ardent

C'est quoi que disait le conte, déjà ? Rien ne sert de courir, il faut partir à point ? Déjà, j'ai jamais compris pourquoi le lièvre s'était dit qu'un petit somme pendant une course, c'était une bonne idée. Si j'avais fait ça en compet', je me serais pris une méchante dérouillée par Carmela dont je me souviendrais encore aujourd'hui. Ouais, OK, j'ai eu mon lot de dérouillées, j'avoue. Mais jamais parce que je suis allé faire la sieste en plein run. Tout ça pour dire que je voudrais bien que le lapin enflammé que je talonne se décide à piquer un roupillon. Mais non, il bondit et bondit de plus belle, sans que je puisse l'attraper. Mais c'est un peu le but, me donner une raison de speeder un bon coup. Qu'est-ce que Basira avait dit, déjà ? Ah oui, une carotte. Mais elle avait poliment décliné quand je lui avais demandé si elle pouvait m'entraîner, me disant juste que j'avais qu'à me mettre une carotte au bout du nez et continuer à foncer tête baissée.

Maintenant, quand j'y pense, je me dis que ça devait être une façon de se payer ma tête. Mais j'ai la tête dure et j'ai l'habitude qu'on me chambre, donc ça me passe au-dessus, mais genre loin. Donc je course un lapin enflammé et ça me va. Ça me permet de pas perdre la main. Je grommelle. Gul arrête pas de dire que j'ai tout dans les jambes, rien dans la tête ou dans les bras. Et le pire, c'est qu'elle a probablement raison. Ici, je vais avoir besoin de plus que mes guiboles, j'en ai que trop conscience. Faut que j'entraîne mes biscoteaux et surtout ma matière grise. Et ça passe d'abord par trouver un moyen d'intercepter ce satané bestiau à grandes oreilles. En faisant le tri dans mes pensées, je repense à ce vieux conte du singe, de la loutre, du chacal, du lapin et du vieil homme. Attendez, singe, renard, ours, peut-être ? Bref. J'en avais tiré la morale qu'il fallait se donner entièrement, et c'est ce que je m'étais évertué à faire toute ma vie.

Source Un vieux conte bouddhiste raconte qu'un lapin et ses amis — un singe, une loutre et un chacal — décidèrent de pratiquer la charité. Voulant aider un mendiant affamé, le singe lui offrit des mangues et de l'eau, la loutre des poissons frais de la rivière, et le chacal une brochette de lézard grillé et un peu de lait caillé. Le lapin, n'ayant rien à lui offrir hormis des brins d'herbe, sauta de sa propre initiative dans le feu, afin d'offrir au voyageur sa propre chair. Mais, à sa grande surprise, les flammes ne le consumèrent pas, car le vieil homme était en réalité Sakra, venu tester leur altruisme. En récompense, le seigneur des devas dessina sur la lune son image, pour que tous sur terre puissent se souvenir de sa vertu.

Un vieux conte bouddhiste raconte qu'un lapin et ses amis — un singe, une loutre et un chacal — décidèrent de pratiquer la charité. Voulant aider un mendiant affamé, le singe lui offrit des mangues et de l'eau, la loutre des poissons frais de la rivière, et le chacal une brochette de lézard grillé et un peu de lait caillé. Le lapin, n'ayant rien à lui offrir hormis des brins d'herbe, sauta de sa propre initiative dans le feu, afin d'offrir au voyageur sa propre chair. Mais, à sa grande surprise, les flammes ne le consumèrent pas, car le vieil homme était en réalité Sakra, venu tester leur altruisme. En récompense, le seigneur des devas dessina sur la lune son image, pour que tous sur terre puissent se souvenir de sa vertu.

KOJO

393 AC