L'Isba de Baba


Vous préférez les ailes ou la cuisse ?
Histoire
Je volette en direction du perron surélevé de l'isba, longeant les longues pattes striées sur laquelle la cabane est perchée. De loin, j'ai pu voir que Baba Yaga était en demeure, grâce au panache de fumée qui s'élevait de sa cheminée. Mais c'est l'étonnement qui me saisit quand j'ouvre la porte d'entrée. En face de moi, confortablement assise dans un fauteuil, une Muna est en train de boire une tasse de thé, tandis que la sorcière est dans la cuisine, en train de préparer ce qui ressemble — à l'odeur tout du moins — à un bortsch. La Muna me fait signe de m'asseoir en face d'elle. Jambes croisées, elle balance son pied, tout en prenant une gorgée de son potage. Je me souviens de son nom. Saskia, si je ne m'abuse. Il n'était pas rare que les Muna viennent trouver Baba Yaga. L'Eidolon était aussi celle qui veillait sur les étendues forestières...
Pourtant, le regard de la jeune Muna a quelque chose de particulier. Je ressens comme une menace, bien que rien dans le salon ne semble le présager. Les napperons de dentelle, les fleurs séchées qui pendent depuis les poutrelles, les ustensiles de cuisine accrochés au-dessus du poêle à bois... Il y a ici un charme suranné, presque bucolique, mais rien qui n'évoque un danger. Hormis Baba Yaga, bien sûr. Mais cela signifie que c'est la présence de la Muna qui m'est désagréable. Je m'assieds sur un siège, écartant le tartan qui le recouvre. Saskia se lève et pose à côté de moi une assiette en porcelaine, où sont entassés quelques prianiks recouverts d'une croûte de sucre. Le bois du chalet craque à chaque mouvement de l'isba. Rien ne semble anormal. Mais sous les odeurs de cumin, de muscade et d'anis étoilé, sous le sourire figé de l'autre invitée, quelque chose d'hostile couve...
Inspiration
Demeure forestière de la sorcière Baba Yaga, son isba — chalet de bois d'origine russe — n'est pas une simple cabane. Montée sur des pattes de poulet, cette dernière arpente les étendues boisées et a la capacité de tourner sur elle-même. Les héros suffisamment braves pour y entrer sont alors soumis à un interrogatoire, par lequel la sorcière juge de leur valeur. Si elle est satisfaite, elle ne manque pas de leur offrir le gîte et le couvert, et même de leur prodiguer présents et conseils avisés.
Narré par
Lindiwe
Date
391 AC